Approche anthropologique des situations de parenté centrée sur les groupes sociaux en situation de vulnérabilité ou d'exclusion sociale. Les auteurs s'intéressent au dispositif de maison (don d'enfant en Colombie et migration féminine au Mexique), aux différentes formes de parenté, choisies ou subies ainsi qu'aux liens entre adoptions et techniques de reproduction assistée.
Hierba Santa, Chan Santa Roots, etc. : se sont quelques-uns des nombreux groupes de musique afro-caribéenne de l'Etat du Quintana Roo, au sud-est du Mexique, à la frontière avec le Belize. Alors que la région est traditionnellement associée à une culture maya dominante ou au premier métissage au Mexique, j'étudierai l'apparition et la disparition de la musique afrocaribéenne, tout au long du XXe siècle, afin de mieux comprendre, dans une perspective décalée, les mécanismes socio-historiques d'inclusion, transformation et élimination de la différence. J'analyserai la signification d'une "musique noire sans Noirs" et ses conséquences sur la définition du métissage mexicain.
L'auteur s'intéresse dans la ville de Veracruz aux modes de catégorisation et d'identification ethniques qui renvoient à l'héritage africain du Mexique urbain contemporain. L'étude de scènes de la vie urbaine, des définitions de politiques culturelles, de processus de transformation urbaine et des logiques de distinction sociale ouvre de nouvelles pistes de recherche qui permettent de penser "l'être ambigüe" des frontières ethniques dans le cadre du processus d'afro-métissage.
Le renforcement de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique a un effet direct sur ceux qui tentent de la franchir. Face à un passage rendu de plus en plus difficile, les migrants n'ont d'autres choix que de traverser des zones dangereuses. Pour contourner cette politique de dissuasion, ils risquent leur vie. La police des frontières américaine est en première ligne de ce dispositif. Derrière, c'est toute une bureaucratie qui semble rester sourde aux conséquences tragiques de sa politique migratoire.
Le commerce du transfert funéraire international dans le processus migratoire en se fondant sur l'ethnographie de trois entreprises mexicaines de pompes funèbres spécialisées dans le transfert des corps de ou vers les États-Unis. Comment les entreprises de pompes funèbres mexicaines commercialisent les transferts des restes humains forment, avec leurs homologues aux États-Unis. Un marché binational de services et de produits organisé comme une « chaîne entrepreneuriale de la mort » pour laquelle le passage d'un pays à l'autre constitue le fonds de commerce.
L'étude des migrations indigènes d'origine mexicaine aux Etats-Unis questionne la notion d'identité définie à partir de la seule référence à l'Etat-nation d'origine. L'appartenance ethnique excède en effet l'appartenance nationale. Les Purépechas, les Nahuas ou les Mixtèques, par exemple, revendiquent une identité ethno-raciale spécifique qui leur permet de maintenir et d'affirmer une cohésion de groupe dans leur pays de destination. Une manière d'échapper aux assignations identitaires ou plutôt de se les réapproprier.
L'émigration mexicaine en direction des Etats-Unis pourrait bien être arrivée à saturation. Le Mexique en pleine explosion démographique constituait pourtant une réserve de main-d'oeuvre pour son puissant voisin du Nord. Désormais, la circulation migratoire entre le Mexique et les Etats-Unis se heurte à une frontière de moins en moins perméable. Depuis plusieurs années, la perception négative des migrants mexicains sur le territoire américain se conjugue à une politique dissuasive censée répondre à la crise économique.
Cet article montre qu'aujourd'hui la migration des jeunes indiens ne répond pas seulement à une logique économique, mais traduit également l'existence de « besoins subjectifs » liés à la recherche, tant d'un nouveau style de vie permettant la mobilité spatiale et sociale, que de modèles de relations de couple et de famille plus ouverts.
Pays d'origine, de destination, de passage et de retour des migrants, le Mexique vient de se doter en 2011 d'une nouvelle loi sur la migration. Si la volonté de mieux encadrer les flux de populations en provenance ou à destination des Etats-Unis peut paraître louable en termes de défence des migrants, elle traduit surtout l'application d'une stratégie sécuritaire sous la houlette du voisin américain. Pour paraphraser le célèbre western de Sergio Leone : " Le monde se divise en deux catégories : ceux qui on un pistolet chargé et ceux qui sont contrôlés...toi, tu es contrôlé".
Au Mexique et dans les pays Centraméricains, les inégalités économiques poussent des milliers de personnes à abandonner leur pays d'origine pour chercher une place sur le marché de l'emploi américain. N'ayant pour la plupart aucune chance d'entrer aux Etats-Unis par la voie légale, les migrants sont obligés de faire appel à des services de passeurs, les "coyotes". Soumis à toutes formes de violence, de rançonnage voire d'exécution par les cartels de la drogue ou les passeurs eux-mêmes, les migrants sont victimes de l'incurie de l'Etats mexicain.
La place du Mexique dans une dynamique migratoire globale est abordée dans ce dossier à travers une multitude de questionnements. Les articles explorent tous les aspects d'un pays d'émigration devenu depuis plusieurs décennies un pays de transit vers les Etat-Unis, principal pôle d'attraction des migrations. Ce prisme mexicain permet de mieux comprendre d'autres réalités migratoires comme celles du Sud méditerranéen.
Entre le Mexique et les Etats-Unis, le transport des migrants est devenu une véritable industrie. Des compagnies d'autocars ayant pignon sur rue disputent ce juteux marché à de multiples acteurs informels équipés de camionettes qui sillonnent les régions frontalières. Suivant qu'ils aient ou non des papiers, les migrants font appel à l'un ou l'autre de ces modes de transport. Monterrey, Houston, Tijuana ou San Diego constituent les plaques tournantes de ce commerce dont l'objet est de vendre aux migrants les conditions de leur mobilité.
Le flux migratoire de retour des Etats-Unis vers le Mexique est en pleine augmentation. Pour preuve, le nombre d'enfants et d'adolescents considérés comme des migrants de retour inscrits dans les écoles mexicaines. Ils sont actuellement plus de 400 000 à être nés ou à avoir débuté leur scolarité sur le territoire américain. Bénéficiant de la double nationalité, américaine en vertu du droit du sol, et mexicaine en vertu de celui du sang, ces enfants sont confrontés à des choix identitaires dans le pays d'origine de leurs parents.
Dans un contexte d'incertitude économique et politique, la migration vers les Etats-Unis est de moins en moins envisagée par les Mexicains comme une opportunité, phénomène qui se combine à un important flux de migrants de retour. Pour la première fois, le solde migratoire est proche de zéro. Ce nouveau scénario permet de réévaluer les modestes contributions de la migration internationale au développement local et de repenser l'impact de la migration tout comme les défis que ces changements impliquent pour l'avenir